Le chantier du Grand Paris est un projet d’envergure qui va générer des déchets importants. Pour limiter l’impact écologique des travaux sur l’environnement, les terres excavées vont être collectées et valorisées pour leur donner une seconde vie.
La construction du Grand Paris a débuté en juin 2016 et les travaux devraient être achevés à l’horizon 2030. Ce projet hors norme nécessite environ 35 milliards d’euros d’investissement, mais les enjeux pour la région sont considérables: 200 km de lignes automatisées de métro vont être créés pour faciliter la vie de nombreux Franciliens. En moyenne, 4.000 ouvriers s’affairent quotidiennement à creuser le sous-sol du bassin parisien pour préparer le terrain. Pour mener à bien ce projet, des centaines de constructions présentes sur le tracé des lignes de métro ont également dû être détruites.
Ce chantier titanesque va induire une quantité importante de déchets. D’après les projections des experts, 45 millions de tonnes de terres et déblais seront générées pendant la durée des travaux. Ce volume équivaut à la capacité de 9 000 piscines olympiques. Or aujourd’hui, si les déchets du BTP comme le béton, la brique, le ballast ou le verre sont recyclés et valorisés à 95%, les déblais de terres issus de chantiers ne sont retraités qu’à environ 30%. La société en charge de la réalisation du Grand Paris a fait la promesse de revaloriser 70% des déchets produits. Pour assurer une valorisation optimale et efficace, des entreprises du recyclage comme Gurdebeke (entreprise spécialisée dans le secteur de la collecte, du traitement et du recyclage des déchets) ont été sollicitées pour traiter les terres en respectant un cahier des charges strict.
La terre extraite lors du chantier du Grand Paris n’est pas exempte de pollution. Environ 5% des terres sont souillées par des produits chimiques. Dans la grande majorité des cas, ces substances toxiques proviennent des activités industrielles passées. En particulier, le nord de l’Ile-de-France présente de nombreux sites pollués. Aussi, après la collecte des déchets, l’étape cruciale pour valoriser au mieux les terres issues de chantiers est le tri. Puis, pour pouvoir être réutilisables, les terres issues des travaux du Grand Paris vont devoir subir une série de traitements de dépollution. Les techniques utilisées pour valoriser les terres dépendent de la nature du polluant. Ainsi, par exemple, les terres polluées avec des hydrocarbures peuvent être efficacement nettoyées par un traitement biologique à l’aide de bactéries.
Pour valoriser au mieux les terres récupérées, 4 500 sondages géotechniques ont été réalisés avant le début des travaux. Cette exploration a permis de mettre en évidence la richesse et la qualité du sous-sol francilien. Des chercheurs et des architectes ont travaillé de concert de manière à concevoir des matériaux qui pourraient être fabriqués à partir des terres extraites. Olivier Meheux, de l’agence TOA Architectes, envisage la construction d’habitations en terre crue, une alternative plus écologique par rapport au béton. Les terres récupérées lors du chantier du Grand Paris pourront connaître ainsi une seconde vie grâce au recyclage. La traçabilité mise en place par les entreprises de retraitement va permettre d’assurer la gestion des déchets en toute transparence. Les industries spécialisées dans la construction pourront ensuite utiliser ces terres pour bâtir de nouveaux édifices ou pour servir de remblais.
Le chantier du Grand Paris est un projet qui va générer des déchets importants, il faut donc mettre en œuvre tous les moyens pour préserver l’environnement, chercher à éviter ou à réduire l’impact de réalisation de ce projet sur l’environnement.